Ce nouveau projet porte toujours sur les évolutions paysagères du fleuve Rhône.
Le Rhône contemporain présente une succession de motifs paysagers marqués par la répétition d’éléments similaires (sections court-circuitées, ouvrages Girardon, anciens bras) résultant de l’aménagement massif depuis le XIXe siècle. Tandis que la période actuelle est à la restauration et à la renaturation du fleuve, il est important de disposer de connaissances précises sur la trajectoire géohistorique du Rhône. Ces connaissances ont une nette dimension stratégique, car elles nourrissent le travail d’autres chercheurs et peuvent concourir à la prise de décision publique.
Dans notre approche, il s’agit notamment d’identifier à très haute résolution l’archéo-morphologie (formes fluviales, évolution du style fluvial), l’archéo-végétation (ripisylve, répartition des espèces, identification du bois) et les archéo-usages (occupation agricole, routes, bâtiments).
Ces trois éléments (morphologie, végétation, usages) correspondent pour une large part aux trois composantes classiques du paysage, à savoir les composantes abiotique, biotique et anthropique.
La méthode que nous mettons en œuvre se fonde sur une approche hybride, croisant les archives sédimentaires et les archives cartographiques.
Dans le présent projet, il s’agit donc :
-De poursuivre les analyses de laboratoire en cours (granulométrie, analyses des restes végétaux, datations au 14C),
-De traiter sous Système d’Information Géographique (SIG) la base de données cartographiques d’ores et déjà identifiée,
-D’envisager des missions complémentaires dans des services d’archives municipaux pour collecter de nouvelles cartes.
La recherche porte sur deux secteurs du Rhône : Brégnier-Cordon (Haut-Rhône français) et Donzère-Mondragon (Rhône médian), dans une approche comparatiste.