L’Observatoire des Sédiments du Rhône (OSR) a finalisé son 6ᵉ programme d’action. Il a permis de progresser encore et collectivement dans la connaissance hydrosédimentaire du fleuve. Tous les résultats sont disponibles en ligne.
Axe A. Comprendre le fonctionnement hydrosédimentaire du fleuve
L’OSR6 a permis des avancées dans la compréhension des processus de transport et de dépôt des sédiments fins à l’échelle du continuum fluvial. Le déploiement prochain d’une station hydroacoustique va permettre de suivre en continu et mieux quantifier les flux de sables (Action A1a , Action A1b). Un travail spécifique a été réalisé pour mieux caractériser les flux de sédiments à l’embouchure (Action A4). Les équipes se sont également intéressé à l’impact des aménagements sur l’hydrologie du fleuve et notamment sur l’accélération de la propagation des crues sur le Rhône à l’aval de Lyon (Action A2). Les résultats de terrain couplés à de la modélisation montrent comment la dynamique de sédimentation fine dans les annexes du fleuve a été influencée par les barrages hydroélectriques (Action A3.1, Action A3.3). Les processus de dépôt et d’érosion ont également été décrits lors d’une opération de gestion hydrosédimentaire sur le Haut-Rhône (APAVER, 2021) (Action A3.2).
Axe B. Comprendre les sources et la dynamique des matières en suspension et des contaminants sédimentaires
Les scientifiques de l’OSR ont affiné la connaissance des sources de contaminants associés aux sédiments (Action B1.1, Action B1.3, Action B1.4). L’étude de la contribution des territoires urbains à ces contaminations a notamment été initiée sur l’agglomération lyonnaise (Action B1.2). Les contaminants émergents ont également été au cœur de l’OSR6 (Action B2.1), avec un effort méthodologique important dans le développement de méthodes d’analyse non ciblée pour appréhender l’ensemble du spectre des substances qui circulent via les sédiments du Rhône (Action B2.2). La quantification des dynamiques de stockage des contaminants a été renforcée (Action B3.2), avec un intérêt particulier porté aux PFAS dans un contexte de crise socio-environnementale (Action B3.1, Action B3.3). Le comportement des contaminants sédimentaires pour évaluer leur persistance dans l’environnement fluvial a été étudié (Action B4.1, Action B4.2).
Axe C. Évaluer et restaurer la qualité physique des habitats aquatiques du fleuve
Les mesures de terrain pour évaluer le colmatage des habitats aquatiques par les sédiments fins ont montré des situations contrastées en fonction de l’état morphologique des sites, avec un colmatage plus important du fait du pavage ou à l’inverse des réinjections sédimentaires (Action C1). Les actions de redynamisation ont été suivies afin de caractériser les vitesses de propagation des sédiments réintroduits dans le lit du fleuve. En couplage avec les suivis par traceurs installés dans les galets, les développements méthodologiques se sont poursuivis pour la mesure en continu de la charge de fond, avec 7 géophones installés sur le Rhône à la fin de l’OSR6 (Action C3). Ces actions de recherche ont fourni des éléments de recommandations intéressants pour la restauration sédimentaire (volume et granulométrie des sédiments, localisation et géométrie des réinjections). Elles proposent des indicateurs concrets afin d’évaluer la réponse écologique et la durabilité des effets de la restauration (Action C4)
Axe D. Prévoir les changements pour anticiper les impacts sur le fonctionnement hydrosédimentaire
L’étude des effets du changement climatique sur le fonctionnement hydrosédimentaire du fleuve est une démarche particulièrement stimulante et originale initiée par l’OSR6. Une réflexion scientifique et opérationnelle a été conduite dans le cadre de deux séminaires organisés en début (Action D1 2022) et en fin de programme (Action D1 2024). Ce travail collectif a notamment permis d’orienter et de prioriser le travail de recherche sur la modélisation des effets des grands changements environnementaux en cours sur l’hydrologie (Action D2), sur les apports sédimentaires (Action D3) et sur le transfert des contaminants (Action D4). Les perspectives ouvertes par ce nouvel axe de recherche de l’OSR sont particulièrement prometteuses.
Axe E. Mise en réseau, outils numériques et valorisation des résultats de l’OSR
L’OSR6 a garanti la continuité du fonctionnement du réseau de suivi des matières en suspension et des contaminants associés sur l’ensemble du continuum fluvial (Action E1 2021, Action E1 2022, Action E1 2023). Les trois années de programme ont permis d’améliorer les modèles hydrosédimentaires par le développement de nouveaux modules (notamment pour modéliser le charriage) et le couplage des modélisations hydrosédimentaire et de transfert des contaminants (Action E2). Enfin, l’OSR continue à jouer son rôle pour la bancarisation des données de la recherche via des outils performants (BDOH, MétaOSR) ; et pour la valorisation via notamment la refonte du site internet, le développement de la Photothèque, de GéoRhône et de ChronoRhône (Actions E3 et E4).
Les résultats de l’OSR6 ont servi de socle à l’élaboration d’un nouveau programme d’action (OSR7) qui est d’ores et déjà engagé (2024-2027).
L’Observatoire des Sédiments du Rhône (OSR) est un programme de recherche pluri-partenaires financé dans le cadre du Plan Rhône-Saône par le Fonds Européen de Développement Économique et Régional (FEDER), l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, CNR, EDF et les Régions Auvergne-Rhône-Alpes, Sud et Occitanie. L’OSR fait partie du réseau scientifique de l’Observatoire Hommes Milieux Vallée du Rhône (OHM VR) et de la Zone Atelier Bassin du Rhône (ZABR)