Projets soutenus par le Labex DRIIHM

Informer et former la communauté scientifique aux bénéfices du partage et de l’ouverture des données pour tendre vers un changement progressif des pratiques de gestion et de diffusion de la donnée sont les objectifs du WP1 du projet SO-DRIIHM (ANR 2020) conduit par le groupe Data-DRIIHM. Dans ce cadre, il est important de prendre en compte aussi bien les chercheurs qui croulent sous les informations de leurs établissements que ceux isolés qui ne bénéficient d’aucun accompagnement sur cette thématique. Le groupe Data-DRIIHM se pose désormais en « Aiguilleur de la Science Ouverte » pour l’ensemble de la communauté DRIIHM en regroupant les informations et supports pédagogiques, en mettant à disposition ces ressources tout en accompagnant et conseillant au mieux les chercheurs.
L’objectif de ce projet est donc de recenser et faciliter l’accès aux ressources pédagogiques en matière de Science Ouverte, dans son acception large, pour les chercheurs de la communauté DRIIHM et de répondre à leurs questionnements : comment créer un PGD ? Comment gérer les données personnelles et respecter le RGDP ? Mes recherches sont-elles soumises à l’APA ? Comment répondre aux principes FAIR pour la mise à disposition de mes données ? Dans quel entrepôt puis-je déposer mes données ? Comment publier en Open access ? etc. Le tout en tenant compte des spécificités disciplinaires et interdisciplinaires du DRIIHM.

La compétence GEMAPI vise depuis 2018 à attribuer aux groupements de communes la prévention du risque inondation et la préservation des milieux aquatiques. Néanmoins, les modalités de mise en œuvre effective de cette compétence diffèrent selon les territoires. Ce projet vise à analyser la façon dont les acteurs se sont saisis de cette nouvelle compétence sur un territoire déjà concerné par des modifications successives de la gouvernance du risque inondation depuis les années 1990, la Camargue (le delta du Rhône). Il vise par ailleurs à questionner le lien supposé entre GEMAPI et mise en œuvre de solutions fondées sur la nature, dans un territoire où la conflictualité est importante entre gestionnaires et usagers. Ce projet procède de la combinaison d’une analyse contemporaine en sociologie politique et en géographie, et diachronique en histoire environnementale, de manière à replacer la gouvernance actuelle des infrastructures concernées par les aménagements sur le temps long.

Le fonctionnement hydro-sédimentaire du canal de Miribel, dépendant des apports sédimentaires de l’Ain et des consignes de gestion du barrage de Jons, influence les fluctuations des lignes d’eau de l’aquifère de Miribel-Jonage, la connectivité hydraulique des annexes fluviales, le rajeunissement des milieux aquatiques et riverains. C’est pourquoi la quantification du charriage en amont, en aval et au droit de cet ouvrage, est essentielle à l’étude de la continuité sédimentaire de ce tronçon du Rhône au fonctionnement singulier. Pour ce faire, des mesures à l’aide de traceurs sédimentaires et de géophones/hydrophones permettent de quantifier les distances de déplacement des particules, voire le transport solide, et l’intensité de l’activité micro-sismique au cours d’un évènement de crue afin de mieux comprendre et analyser le fonctionnement hydrosédimentaire de cet hydrosystème. La comparaison des données obtenues par ces différentes méthodes est le préalable à la formalisation d’un protocole de suivi continu sur un plus long terme des secteurs de restauration par recharge sédimentaire.

Le troisième axe concernera, enfin, une enquête par questionnaire auprès des scientifiques pour mieux cerner leur potentiel engagement ou militantisme écologiste sur le Rhône. Les résultats de ce troisième axe permettront de mieux comprendre les postures scientifiques individuelles et de faciliter le dialogue entre les scientifiques.

Le chenal du Bras de Fer fonctionne sur le delta du Rhône entre 1583 et 1711. Les apports sédimentaires en mer contribuant à la progradation littorale ont été largement étudiés, en revanche, la quantification des apports sédimentaires à la plaine deltaïque par les débordements et les dépôts sur les berges n’ont pas été à ce jour évalués. Les nombreux documents cartographiques, les données historiques et documents d’archives seront croisées aux données issues des méthodes des géosciences pour améliorer la datation des évènements hydro-sédimentaires et mesurer les volumes déposés. Les perturbations et les ruptures géo-historiques générées par l’hydrologie fluviale seront appréciées au travers les politiques publiques en matière de gestion des risques, gestion du transport fluvial, gestion des flux économiques en Provence et vers la vallée du Rhône. Ce modèle d’évolution géo-historique constitue une rupture majeure pour l’économie fluviomaritime. Comment la société civile s’adapte à de tels changements depuis le Moyen Âge à la période contemporaine ? En effet, trois avulsions majeures vont se produire durant cette période ? Les transformations de ces systèmes face au changement climatique à venir peuvent-elles tirer des enseignements des évolutions passées ?

L’urbanisation linéaire de la vallée du Rhône est un des cas les plus spectaculaires et intéressant en Europe en matière d’interaction entre les systèmes urbains et les hydrosystèmes dans la longue durée. Le corridor fluvial et l’espace urbanisé interagissent en permanence depuis deux millénaires ce qui a conduit à la mise en place de configurations géographiques, sociales, économiques, politiques et environnementales très spécifiques. Les effets escomptés du changement global sur l’hydrosystème conjugués à la poursuite d’une urbanisation intense en même temps que de plus en plus diffuse (le périurbain a gagné désormais toutes les vallées affluentes et les reliefs qui les jouxtent), nous confrontent à de nouveaux enjeux. Il s’agit de comprendre comment l’urbanisation vectorise le changement global tel qu’il se réalise à l’échelle de la vallée et comment ce changement produit d’ores et déjà des effets sur la façon dont cette urbanisation se déploie, se conçoit, se gouverne et interagit avec le fleuve. Le projet déposé se propose d’organiser des ateliers collectifs de recherche centrés sur ces systèmes d’interactions complexes.