Projets soutenus par le Labex DRIIHM

Ce projet s’inscrit dans le contexte du renouvellement de la concession pour l’exploitation des barrages du Rhône. La concession de la Compagnie nationale du Rhône arrivant à son terme en 2023, une concertation préalable portant sur le projet de prolongation de la concession du Rhône a été organisée par la commission nationale du débat public en 2019. Ce projet de recherche a deux objectifs : a) analyser la concertation publique à travers une analyse de contenu des espaces, des thèmes et des acteurs évoqués et b) questionner la place des scientifiques dans cette concertation et leur potentiel engagement. L’analyse de la concertation repose sur l’étude des cahiers d’acteurs, les avis déposés en ligne, des compte-rendus déjà numérisés des réunions publiques et des séminaires. Les résultats attendus dans ce premier axe devraient permettre d’identifier les acteurs mobilisés au bord du Rhône, de développer une lecture critique sur certains termes utilisés par des acteurs, plus particulièrement le développement durable et la transition, de cerner des espaces potentiellement conflictuels et d’autres vus comme des réussites en termes d’aménagement. Le deuxième axe reposera sur les acteurs, connus de longue date comme actifs autour du Rhône et qui n’ont pas été concernés par cette concertation. Il s’agira plus particulièrement d’interroger des acteurs associatifs ou représentants certaines activités (industrielles, de protection de la nature…) pour comprendre pourquoi ils ne se sont pas exprimés (par refus quant au type de concertation proposée, par acceptation des projets ?). L’étude des « oubliés » de la concertation permettra de questionner les limites de l’outil participatif choisi.

Le troisième axe concernera, enfin, une enquête par questionnaire auprès des scientifiques pour mieux cerner leur potentiel engagement ou militantisme écologiste sur le Rhône. Les résultats de ce troisième axe permettront de mieux comprendre les postures scientifiques individuelles et de faciliter le dialogue entre les scientifiques.

Ce troisième projet porte sur les évolutions paysagères du fleuve Rhône. Il s’inscrit dans un travail de recherche doctorale amorcé en 2017.
Le Rhône contemporain présente une succession de motifs paysagers marqués par la répétition d’éléments similaires (sections court-circuitées, ouvrages Girardon, anciens bras) résultant de l’aménagement massif depuis le XIXe siècle. Tandis que la période actuelle est à la restauration et à la renaturation du fleuve, il est important de disposer de connaissances précises sur la trajectoire géo-historique du Rhône. Ces connaissances sont stratégiques, car elles nourrissent le travail d’autres chercheurs et concourent à la prise de décision publique, plus de 15 ans après l’événement fondateur de l’OHM Vallée du Rhône.
Dans notre approche, il s’agit de caractériser à très haute résolution l’archéo-morphologie (formes fluviales, évolution du style fluvial), l’archéo-végétation (ripisylve, répartition des espèces) et les archéo-usages (occupation agricole, routes, bâtiments).
Ces trois éléments (morphologie, végétation, usages) correspondent aux trois composantes classiques du paysage (abiotique, biotique, anthropique).
La méthode que nous mettons en œuvre est hybride, croisant les archives sédimentaires (carottes) et les archives cartographiques (cartes anciennes).

Dans ce projet, il s’agit maintenant de permettre l’harmonisation de nos résultats. Les précédents projets, soutenus par l’OHM VR, ont permis la production de résultats conséquents en géochimie (core scaner), en chronologie (22 datations au 14C) et en palynologie (résultats en attente). Il s’agit désormais de finaliser le travail sur nos archives sédimentaires, en soutenant les dernières analyses nécessaires.

La recherche porte sur Brégnier-Cordon (Haut-Rhône français) et Donzère-Mondragon (Rhône médian), de manière comparative.

Dans un contexte de surveillance des masses d’eau, d’objectif de bon état et de politique de gestion intégrée des ressources, les apports en contaminants, via l’industrialisation et l’urbanisation grandissantes des zones côtières et via les apports estuariens, posent la question des contaminations engendrées et des conséquences sur la qualité des eaux littorales et des ressources halieutiques.
Ce projet a pour objectif d’évaluer la contamination du littoral Méditerranéen des calanques marseillaises au delta du Rhône par les retardateurs de flamme bromés (BFR), en incluant ceux, listées parmi les substances dangereuses prioritaires de la Directive Cadre Européenne sur l’Eau, et ceux dits « émergents », pour lesquels les données sur la contamination sont très peu documentées, voire inexistantes, au niveau national.
S’agissant de contaminants hydrophobes, leurs présences à l’état d’ultratraces dans les eaux impose la fixation de valeurs réglementaires plutôt dans le biote. Mais, le suivi dans le biote pose des problèmes techniques et surtout déontologiques. Alternativement, l’échantillonnage passif semble prometteur pour la détection de ces substances. C’est cet outil de surveillance que l’on se propose de déployer sur des stations littorales du continuum OHM LM et VR, allant des calanques marseillaises au delta du Rhône, afin de mesurer l’effet d’apports anthropiques divers (zone de Fos, rade de Marseille, rejet de STEU, contribution estuarienne) sur la contamination des eaux littorales en BFR. Ces substances, persistantes et lipophiles, sont sur un plan écotoxicologique et toxicologique, particulièrement préoccupantes. Aussi, leurs impacts sur l’écosystème local sera étudié via des organismes filtreurs classiques et des herbiers de posidonies, habitat emblématique du littoral méditerranéen.

Historical research on Rhône River has led to a very good understanding of the river’s process of domestication, its main drivers and most important turning points. Likewise, the geomorphology of the river has also been thoroughly investigated, leading to a significantly enhanced understanding of sediment dynamics over time. The history of knowledge and management of sediment, however, has not been systematically studied, in the Rhône as elsewhere. This project aims to investigate this history, by combining the study of theoretical understandings of sediment in river system of the nineteenth century, of subsequent attempts at quantification and measure of sediment transport, and of the direct and indirect regulation of sediment movement, extraction, and deposition by actors of river management. This will accomplished through the systematic review and analysis of hydrological and engineering literature as well as of printed sources produced by actors of river management, to be complemented by relevant archival collections. The project will contribute to understanding the history of sediment knowledge and management in the Rhône river, while providing elements for comparison with other major Mediterranean basins like the Ebro and the Po Rivers, which the PI is investigating, and ultimately contribute to the interdisciplinary integration of geomorphological and socio-historical approaches to the sediment in river systems.

Ce nouveau projet porte toujours sur les évolutions paysagères du fleuve Rhône.
Le Rhône contemporain présente une succession de motifs paysagers marqués par la répétition d’éléments similaires (sections court-circuitées, ouvrages Girardon, anciens bras) résultant de l’aménagement massif depuis le XIXe siècle. Tandis que la période actuelle est à la restauration et à la renaturation du fleuve, il est important de disposer de connaissances précises sur la trajectoire géohistorique du Rhône. Ces connaissances ont une nette dimension stratégique, car elles nourrissent le travail d’autres chercheurs et peuvent concourir à la prise de décision publique.

Dans notre approche, il s’agit notamment d’identifier à très haute résolution l’archéo-morphologie (formes fluviales, évolution du style fluvial), l’archéo-végétation (ripisylve, répartition des espèces, identification du bois) et les archéo-usages (occupation agricole, routes, bâtiments).
Ces trois éléments (morphologie, végétation, usages) correspondent pour une large part aux trois composantes classiques du paysage, à savoir les composantes abiotique, biotique et anthropique.

La méthode que nous mettons en œuvre se fonde sur une approche hybride, croisant les archives sédimentaires et les archives cartographiques.

Dans le présent projet, il s’agit donc :

-De poursuivre les analyses de laboratoire en cours (granulométrie, analyses des restes végétaux, datations au 14C),
-De traiter sous Système d’Information Géographique (SIG) la base de données cartographiques d’ores et déjà identifiée,
-D’envisager des missions complémentaires dans des services d’archives municipaux pour collecter de nouvelles cartes.

La recherche porte sur deux secteurs du Rhône : Brégnier-Cordon (Haut-Rhône français) et Donzère-Mondragon (Rhône médian), dans une approche comparatiste.